Sommet Extraordinaire de l’UA : Les dirigeants africains résolument engagés à faire bouger les lignes de l’industrialisation du Continent


 

(Niamey, Vendredi 25 Novembre 2022) – Le Président de la République, Chef de l’Etat, M. Mohamed Bazoum a prononcé un discours retentissant sur  l’Industrialisation et la Diversification Économique en Afrique et l’accord sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf). C’était à l’occasion du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine, en marge duquel le Sommet de l’Union Africaine sur l’Industrialisation et la diversification économique en Afrique. Ce double Sommet se tient aujourd’hui à Niamey en présence de ses pairs. Le thème central est : « industrialiser l’Afrique : un engagement renouvelé pour une industrialisation et une diversification économique inclusive et durable ».

Sans langue de bois, le Chef de l’Etat M. Mohamed Bazoum a mis en exergue la corrélation entre  l’industrialisation et le commerce dont les dynamiques sont indissociablement liées dans un monde en pleine transformation. La part de l’Afrique dans le commerce mondial est de 4% ; le commerce entre pays africains représente 17% de leur commerce global, rappelle-t-on. Pourtant, le continent est riche en matières premières variées, riche d’une population jeune majoritairement rurale projetée à 2 milliards de personnes à l’horizon 2063 dont la moitié aura moins de 27 ans.

Sur un ton optimiste invitant l’élite africaine à faire bouger les lignes de l’industrialisation, M. Mohamed Bazoum a plaidé auprès de ses pairs-dirigeants africains pour la définition des normes d’une industrie à l’africaine. Selon se propos, « Pour atteindre nos nobles et ambitieux objectifs d’une Afrique prospère, dynamique, inclusive et durable, il nous faut bien les définir et faire preuve de pédagogie afin de mobiliser les africains autour d’un projet clair et partagé ».

L’accord sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf)

La ZLECAf sera au cœur des échanges de haut niveau de ce double sommet sur l’avenir du continent. Du reste, pour le chef de l’Etat nigérien, l’Industrialisation de l’Afrique passe par la mise en œuvre de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) entrée en vigueur le 1er janvier 2021. La ZLECAf se présente comme une opportunité qui pourrait changer la donne dans le processus d’industrialisation en Afrique. Ainsi, les gouvernements à travers le continent se sont engagés à poursuivre la transformation économique, à créer des emplois décents et à atteindre des niveaux élevés de prospérité. Pour y parvenir, l’intégration continentale est un pilier essentiel comme le stipule l’Agenda 2063 de l’Union africaine. La ZLECAf, lorsqu’elle sera pleinement mise en œuvre, créera le plus grand marché commun au monde avec environ 1,2 milliard de consommateurs. Ce marché unique permettra de stimuler de nouveaux marchés et de saisir de nouvelles opportunités de coopération.

Pour rappel, cinquante-quatre pays ont signé l’accord et trente-quatre ont ratifié le traité qui a instauré ce vaste marché. Ces pays et d’autres qui sont dans le processus de ratification ont déjà soumis leurs listes de concessions tarifaires. Le traité qui instaure la Zone de libre-échange continentale vise à porter le commerce intra-africain à 60% d’ici une quinzaine d’années au lieu de 16% en 2021. A cet effet, il est prévu la suppression progressive de 85% à 90% des tarifs douaniers sur les biens et les services.

En plus des dirigeants africains, la réussite de ce projet est aussi le challenge de ses partenaires stratégiques à savoir la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique, la Banque Africaine d’Exportation et d’Importation, la Banque Africaine de Développement, l’Initiative AfroChampions et l’Africa e-Trade Group avec sa plateforme de commerce électronique. Dans la même lancée, les Chambres de Commerce, les organisations patronales et la communauté des affaires s’activent dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant au bénéfice de toute l’Afrique.

Mohamed Ibrahim / NIAMEY-SOIR