SOCIÉTÉ : Les défenseurs des droits de l’homme en atelier de validation du rapport alternatif au 5ème rapport de l’Etat du Niger sur la mise en œuvre de la CEDEF.
(Niamey- Vendredi 2 Novembre 2022) Le Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Démocratie (CODDHD) tient un atelier de validation du rapport alternatif au 5ème rapport de l’Etat sur la mise en œuvre de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDEF). Cette rencontre d’échanges et de réflexion qui a rassemblé les représentants (es) de la quarantaine des structures associatives membres du CODDHD est financée par le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH). L’atelier a débuté ce matin dans la salle de Réunion – Arc-en-Ciel de Niamey et dureront deux jours.
A l’entame des travaux, le Défenseur des Droits Humains également Coordonnateur National du CODDHD, M. KANNI Abdoulaye a situé l’objectif de cet exercice qui est devenu une tradition pour son organisation. Il vise à inviter les participants à une analyse objective et rigoureuse de la situation des droits de la Femme au Niger relativement à l’élimination de toutes les formes de discrimination à son égard. Aussi, les participants formuleront éventuellement des recommandations à l’endroit de l’Etat du Niger qui a déjà émis des réserves par rapport à certaines dispositions de cet instrument juridique international de protection des droits des femmes.
Dans son exposé introductif au débat général de l’atelier, M. KANNI Abdoulaye a partagé avec l’assistance les points saillants qui ont retenu l’attention des experts onusiens lors de l’examen du rapport du Niger par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.
Il a notamment souligné la stagnation de la réforme du secteur judiciaire nigérien avec le maintien des réserves aux articles 2 et 16 de la Convention par l’État du Niger; les interprétations religieuses fondamentalistes qui semblent constituer une difficulté pour la levée des réserves à la Convention; la réintroduction d’un code du statut personnel, la réserve émise par le Niger à l’article 5 de la Convention en dépit des violences contre les femmes répandues et exacerbées par la pauvreté au Niger ; la persistance des pratiques néfastes pour les femmes, comme le mariage précoce et forcé des enfants, les mutilations génitales féminines, la répudiation et la pratique la wahaya, également connue sous le nom de «cinquième épouse».
Les préoccupations de la femme nigérienne à débattre au cours de l’atelier…
En application de l’article 18 de la Convention portant Examen des rapports soumis par les États parties, le Niger a été examiné en 2017 pour les Troisième et quatrième rapports périodiques des États parties.
Deux jours durant, les participants plancheront, entre autres, sur l’examen des mesures visant à lutter contre les discriminations dans la législation et la jurisprudence, les mesures temporaires spéciales en faveur des femmes, la lutte contre les conceptions stéréotypées de la répartition des rôles ainsi que la reconnaissance de la responsabilité commune de l’homme et de la femme pour l’éducation des enfants, la lutte contre la traite des femmes et l’exploitation de la prostitution, l’Elimination de la discrimination dans la vie politique et publique, l’Égalité en matière d’Education, d’Emploi et d’activité économique, l’Egalité d’accès aux soins de santé, la situation des femmes en milieu rural, les questions découlant du mariage et des rapports familiaux, les mesures nécessaires pour assurer le plein exercice des droits reconnus par la Convention.
Pour rappel, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est adoptée le 18 décembre 1979 et entrée en vigueur le 3 septembre 1981. Institué en 1982, le CEDAW surveille l’application dudit texte et est habilité à recevoir des plaintes au titre de son Protocole facultatif (OP-CEDAW). Le CEDAW compte vingt-trois (23) membres qui se réunissent trois (3) fois par an pendant trois (3) semaines.
Pour rappel, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est adoptée le 18 décembre 1979 et entrée en vigueur le 3 septembre 1981. Institué en 1982, le CEDAW surveille l’application dudit texte et est habilité à recevoir des plaintes au titre de son Protocole facultatif (OP-CEDAW).
Le CEDAW compte vingt-trois (23) membres qui se réunissent trois (3) fois par an pendant trois (3) semaines. Le Niger a adhéré à la Convention et l’a ratifiée le 08 Octobre 1999. Quant au protocole à la CEDEF/CEDAW, il a été adopté le 6 octobre 1991 puis est entré en vigueur le 22 décembre 2002. Le Niger y a adhéré puis l’a ratifié le 30 Septembre 2004.
Mohamed Ibrahim / NIAMEY – SOIR