SOCIÉTÉ : Le mariage précoce, un frein à l’épanouissement de la jeune fille
(Niamey – Mardi, 11 octobre 2022) : La cérémonie de lancement des activités entrant dans le cadre de la célébration Journée Internationale de la Jeune Fille, Édition 2022 s’est déroulée ce matin au Centre international des Conférences Mahatma Ghandi. Cette année qui consacre le 10ème anniversaire de la célébration du 11 Octobre, le thème national retenu est : » L’heure est venue, nos droits, notre avenir ». Selon les nations unies, on dénombre 600 millions d’adolescentes dans le monde. Chaque année, 12 millions de filles sont mariées avant d’atteindre l’âge de 18 ans.
En général, les filles se heurtent à de nombreux obstacles qui compromettent leur accès à l’éducation, leur bien-être physique et mental, et plus largement leur accès aux systèmes de protection dont elles ont tant besoin pour se protéger de la violence. Au Niger plus de la moitié des jeunes filles sont mariées avant 18 ans, et une fille sur 3 avant l’âge de 15 ans. Certes, plus de filles vont à l’école, la proportion des femmes de 20-24 ans mariées avant 18 ans est passée de 76% en 2012, à 65% en 2021, cependant les mariages précoces constituent un frein persistant à l’épanouissement de la jeune fille.
A comprendre les explications du représentant de la coordinatrice du système des Nations unies au Niger, les mariages précoces perdurent et continuent d’avoir un impact négatif sur la santé des jeunes filles, tant physique que mentale, sur leur éducation ainsi que leur épanouissement personnel. Il poursuit que le mariage précoce rend hypothétique le potentiel que ces jeunes filles portent en elle et la contribution qu’elles auraient pu offrir au bien-être de leur famille, de leur communauté et plus largement au développement du pays si leur développement et leur éducation n’avait pas été interrompu de manière précoce. Pourtant, « les 600 millions d’adolescentes à travers le monde ont montré à maintes reprises que, lorsqu’on leur en donnait les moyens, elles pouvaient devenir des actrices du changement et du progrès dans leur communauté, et bâtir un monde meilleur pour tous, femmes, garçons et hommes »
Des progrès notables au Niger malgré tout ….
En dépit de la situation peu reluisante de la jeune fille par rapport au mariage précoce, des efforts énormes sont fait au plan institutionnel. Il s’agit notamment, de la signature du décret de 2017 portant accompagnement, soutien et protection à la jeune fille en cours de scolarité ; des multiples activités de formation et de sensibilisation conduites par les différents acteurs de prévention et de la prise en charge ; de l’engagement des chefs traditionnels, des mesures de maintien de la jeune fille dans le système scolaire, telles que la construction d’internats pour jeunes filles, de l’élaboration de la Politique nationale de Genre (PNG) en 2017 dont la vision à l’horizon 2027 est de : « bâtir, avec tous les acteurs, une société, sans discrimination, où les hommes et les femmes, les filles et les garçons ont les mêmes chances de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa croissance ».
Mieux, il s’ensuit qu’au plan social des jeunes filles leaders continuent à se battre, chacune dans son domaine pour faire bouger les lignes. On pense à Aminata Seyni, à Latifa Yari, à Aïcha Macky, à Fadji Maina, et à tant d’autres nigériennes, qui parfois dans le secret de l’anonymat, poursuivre leur œuvre et leurs rêves avec passion et beaucoup de courage. « Elles sont sources d’inspirations pour tant de filles ici au Niger, dont le talent ne demande qu’à éclore ».
L’événement a été placé sous le haut patronage de la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme ALLAHOURY Aminata Zourkaleini, en présence des membres du Gouvernement, Députés nationaux, le corps diplomatique, le Gouverneur de la Région de Niamey et des Représentants des Organisations nationales et internationales.
NIAMEY-SOIR