RENCONTRE ANNUELLE 2022 : La DST déterminée à lutter contre la criminalité transnationale organisée et la traite des personnes en lien avec l’exploitation de la mendicité des enfants


 

 

(Niamey – Mercredi 08 Novembre 2022) Le Directeur Général Adjoint de la Police Nationale, l’Inspecteur Général de Police  Assahaba Ebankawel a présidé en début de matinée à l’hôtel Radisson Blu, la 5ème Réunion de Coordination de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Le thème de ces assises a porté sur : « la lutte contre la criminalité transnationale organisée : la traite des personnes en lien avec l’exploitation de la mendicité des enfants ». Trois jours durant, les participants plancheront sur deux points majeurs. Le premier point est relatif à la bonne coordination des activités, c’est-à-dire l’optimisation des ressources humaines et harmonisation des procédures de contrôles et de gestion des frontières nigériennes avec un accent particulier sur le contrôle des mouvements internationaux des enfants. Le second point des travaux portera sur le rôle clé des services de la DST notamment sur les frontières nationales pour lutter contre les menaces transfrontalières et le terrorisme.

Cette année, la rencontre se tient dans un contexte sécuritaire national marqué par la persistance des attaques des groupes armés terroristes notamment dans la zone dite de trois frontières. A l’occasion de cette rencontre, la police nationale a fait remarquer que l’exacerbation de la situation  sécuritaire dans le pays a accentué le développement de la criminalité organisée et autres menaces connexes : trafics de drogues, armées à feu, êtres humains.

S’agissant du phénomène complexe de la traite des êtres humains le plus souvent perpétrées par des réseaux criminels, Assahaba Ebankawel a souligné que les hommes, les femmes et les enfants sont les victimes mais dans des circonstances différentes. Aussi, poursuit-il, 25 % des victimes de la traite des personnes dans le monde sont des enfants. Ces victimes soufrent d’abus émotionnel ou physique et doivent souvent vivre et travailler dans des conditions horribles.

« Les contrôles aux frontières des entrées et des sorties du territoire national des documents de voyage, d’identité, des autorisations parentales, des laissez-passer et autres documents spéciaux de voyages doivent être plus rigoureux surtout en ce qui concerne les enfants mineurs » a insisté le Directeur Général Adjoint de la Police Nationale. Selon ses propos, la Paix et la Sécurité ont toujours été fondamentalement liées à la bonne gouvernance des frontières et à la question du développement durable des zones frontalières.

Auparavant, dans son mot de bienvenue, le Directeur de la Surveillance du Territoire (DST), Abdourahamane Alpha a rappelé qu’au Niger, sur près de 2000 personnes rapatriées par le Gouvernement de Dakar au Sénégal et d’Accra au Ghana, 60% sont des enfants. Plus de 100 mis en cause ont été identifiés à travers les investigations de la police nationale avant d’être déférés devant les autorités judiciaires. Certains ont écopé de lourdes peines d’emprisonnement ferme. Le Directeur de la DST a affirmé que cette rencontre sera mise à profit par son institution pour aborder les problématiques cruciales liées à l’exploitation de la mendicité des enfants. Du reste, il a fait savoir qu’un Comité Ad hoc interministériel est déjà mis en place pour élaborer une stratégie de lutte voire d’éradication de ce fléau.

Pour sa part, le Représentant de la Mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Niger, M. Diomande Seve a axé son intervention sur la qualité de la coopération opérationnelle entre l’OIM et la DST dans la concrétisation de la stratégie de l’Etat du Niger en matière de gestion des migrations et des frontières. Tout en soulignant l’importance cruciale de cette rencontre dans le contexte sécuritaire national actuel,  il a relevé la préoccupation de l’OIM par rapport au trafic d’êtres humains et à la criminalité transnationale organisée.  M. Diomande Seve a largement entretenu les participants sur la nécessité de trouver l’équilibre entre les frontières fluides et sécurisées. Avant de terminer son propos, le Représentant de l’OIM au Niger a illustré le dynamisme du partenariat entre son institution et la DST à travers les nombreuses activités menées conjointement par l’Unité gestion des frontières de l’OIM Niger : le soutien au réseau des postes de police frontalier fixes, le soutien au maillage des moyens mobiles notamment via les CMCF ou postes mobiles, et enfin, l’appui dans la création d’un lien de confiance et de collaboration avec les communautés frontalières.

A noter que la 5ème Réunion de Coordination de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) a enregistré la présence remarquée des directeurs nationaux de la police nigérienne, des responsables des services déconcentrés de la DST, des représentants des organismes partenaires ainsi que de nombreux invités.

Sakinou Mamane / NIAMEY-SOIR