NIGER : Le dynamisme de la société civile malgré des pressions diverses
Cette année, le Niger est à la 7ème édition de la publication du rapport de l’indice de pérennisation des organisations de la société civile. En 2021, les autorités nigériennes ont dénombré 240 organisations non gouvernementales (ONG), qui appartiennent à une catégorie juridique distincte dont 220 organisations nationales et 20 organisations internationales. Par ailleurs, 114 associations ont été enregistrées, dont 106 organisations nationales et 8 organisations internationales. Au total, environ 3 500 ONG et associations étaient enregistrées en 2021. Dans le cadre de ce rapport 2021 publié cette année, « société civile » s’entend au sens large : les groupes de pression, les associations d’entreprises et des médias, les groupes de jeunes et d’étudiants, les organisations des droits de l’homme, les réseaux et groupes informels, les groupes de réflexion, de recherche et les groupes confessionnels, les ONGs, les Associations etc.
Depuis 2015, la coordination nationale de cette initiative est assurée au Niger par l’ONG RAIL en partenariat avec FHI 360 et l’appui technique et financier de l’USAID. L’évaluation de l’indice de pérennisation des OSC est un processus long et fastidieux et rigoureux conduite par des équipes de rédaction du Niger et de Washington. Cette évaluation n’accepte aucun jugement de valeur ni d’affirmation gratuite. Du reste, pour chaque avis donné, l’auteur doit apporter ses preuves qui sont par la suite discutées par toutes rédactions (composées d’experts, d’analystes, enquêteurs) avant d’être pris en compte dans le rapport. « Pour cette édition, nous avons démarré le processus en juin 2021 et finalisé après plusieurs mois de recherches continues et de vérifications des sources ainsi que des informations recueillies sur le terrain par les équipes de rédaction du Niger, de Washington, les experts ainsi que l’organisation américaine Familly Health International (FHI360) qui assure la coordination générale»
Comprendre le processus les points saillants de l’évaluation
Pour évaluer la pérennisation des OSC au Niger, l’indice utilise 7 grandes dimensions : à savoir : le Cadre juridique dans lequel évoluent les OSC, la capacité organisationnelle des OSC, la viabilité financière, le plaidoyer, les prestations de service fournies, les infrastructures et l’image publique qui est faite des OSC. Chaque dimension se compose d’un ensemble standard d’indicateurs qui guident les experts dans leur notation. L’indice est animé par les organisations de la société civile de manière indépendante.
Que retenir du rapport final 2021 de l’évaluation de l’indice de pérennisation des OSC du Niger ?
Le rapport 2021 fait ressortir que la pérennisation globale du secteur des OSC s’est légèrement améliorée en 2021. La capacité organisationnelle s’est légèrement renforcée, les OSC étant en mesure de mener davantage d’activités sur le terrain et sur des plateformes internet. La viabilité financière s’est légèrement améliorée grâce à l’augmentation du financement des bailleurs étrangers. Le plaidoyer s’est légèrement renforcé en 2021, les OSC ayant obtenu des résultats appréciables en faveur des communautés dans les zones de conflit. L’infrastructure sectorielle s’est légèrement améliorée dans la mesure où les organisations ont collaboré plus efficacement dans le cadre de consortiums, de réseaux et de partenariats intersectoriels. Les autres dimensions de la pérennisation sont restées inchangées.
Pour rappel, l’indice de pérennisation des organisations de la société civile est un outil créé par l’USAID dans une soixantaine de pays dans 4 grandes régions du monde à savoir : l’Europe de l’Est et l’Asie en 1998, Certains pays de l’Afrique subsaharienne en 2009 ; le Moyen orient, l’Afrique du Nord, l’Afghanistan et le Pakistan en 2011 ; d’autres pays d’Afrique dont le Niger ont rejoint l’exercice en 2015. Au Niger, le choix des experts / panélistes obéit à un certain nombre d’exigences dont le respect du genre (homme, femmes, jeunes), de la géographie (pas uniquement les OSC de la capitale), des secteurs d’intervention (droits de l’homme, droits de la femme, jeunesse, santé, éducation, citoyenneté, gouvernance, renforcement des capacités etc.).
Ibrahim Mohamed
(Reportage réalisé avec l’appui de International Média Support)