La viabilité financière des OSC s’est légèrement améliorée en 2021 au Niger
VIABILITÉ FINANCIÈRE: 4.9
La viabilité financière des OSC s’est légèrement améliorée en 2021 en raison de l’augmentation des niveaux de financement, selon les données fournies par le MDC/AT et les rapports financiers déposés par les OSC.
Les OSC nigériennes sont principalement financées par des bailleurs de fonds extérieurs, notamment l’UE, les agences des Nations Unies et les gouvernements des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Suisse. En 2021, les principaux domaines d’intérêt des bailleurs étaient le secteur de la sécurité, les urgences telles que les inondations et autres catastrophes, la sécurité alimentaire et la gouvernance. Des donateurs privés tels qu’Oxfam, la Fondation Bill & Melinda Gates et la Fondation Rotary apportent également leur soutien. Plusieurs grandes OSC nigériennes à haute visibilité reçoivent des demandes de formation de consortiums en vue postuler à des appels d’offres internationaux en 2021. Par exemple, RAIL, l’Organisation nigérienne des éducateurs novateurs (ONEN), AID Kookari et le Comité d’appui au développement local (CADEL) ont créé un consortium qui a reçu un financement auprès de la Millennium Challenge Corporation (MCC) pour un projet de récupération des terres dégradées et de soutien au développement économique local à Tahoua-Tillabéri et Dosso. D’autres nouveaux consortiums formés en 2021 comprennent un groupe formé par Contribution au développement rural (CDR), Onderna et l’Organisation de soutien à l’émergence d’initiatives locales en matière d’environnement et développement durable (OSEILED) qui a reçu un financement du MCC, et un groupe composé de GAP, CADEL et CDR qui a reçu un financement du PASOC 3.
En 2021, certains bailleurs de fonds internationaux ont réaffecté des fonds initialement destinés aux OSC au gouvernement afin qu’il puisse répondre aux besoins causés par la pandémie et les crises humanitaire et sécuritaire. Par exemple, l’Agence française de développement a réorienté certains fonds pour soutenir les administrations régionales et communales qui participent à un projet de lutte contre la COVID-19 dans la région de Tillabéri. Certains donateurs ont subordonné les subventions à la capacité des bénéficiaires à identifier d’autres sources de financement. En 2021, pour un projet de sécurité alimentaire dans le Dogondoutchi qui exigeait que les communautés recevant des fonds des donateurs couvrent 50 % des coûts, les OSC ont fait un plaidoyer pour aider les communautés à obtenir des fonds du gouvernement central après qu’elles aient été incapables de les mobiliser elles-mêmes. Le RAIL est alors devenu le maître d’œuvre du projet.
Le gouvernement a cessé d’accorder des subventions aux OSC en 2015, lorsqu’il a commencé à orienter une plus grande partie de ses financements vers la gestion de l’insécurité du pays. L’État signe des contrats de service avec des OSC travaillant dans des domaines tels que la santé, l’environnement, l’éducation et l’eau. Parmi les organisations ayant conclu de tels contrats en 2021 figurent la Fédération nationale des personnes handicapées (FNPH), ALMAF, Tamala, Alliance Niger Nature (ANN), Initiative pour un développement vert (ID Vert), Rassemblement des jeunes pour la renaissance du Niger (RJRN), et Action en faveur des populations démunies (AFPD).
Les OSC reçoivent parfois des financements du secteur privé pour des projets dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’action sociale. Par exemple, en 2021, la fondation Bank of Africa a fourni des kits scolaires à SOS-Villages d’enfants. Les associations sportives sont subventionnées par les programmes de responsabilité sociétale des entreprises pour les activités sportives.
Les frais d’adhésion et les cotisations annuelles des membres constituent statutairement la première source de financement des OSC, mais en réalité, ils ne produisent que peu de revenus. Certaines organisations, comme l’Association sportive de Dogondoutchi et l’Amicale des anciens de Niamey, mobilisent des ressources à travers d’événements sportifs et culturels. De nombreuses OSC sollicitent des contributions en espèces ou en nature pour des activités de développement ou des interventions d’urgence. Par exemple, en 2021, SOS Villages d’enfants a recherché des financements pour ses activités auprès de particuliers et d’autres OSC. Agir pour les malades mentaux (AMAM) et Cercle-Dev ont organisé des collectes en nature et en espèces pour venir en appui aux personnes vulnérables. Au Niger, les OSC n’ont pas une tradition de collecte de fonds en ligne.
La plupart des grandes OSC, notamment Karkara, le CADEL, l’ONEN, le RAIL et SOS-Civisme, génèrent des revenus en commercialisant des prestations intellectuelles ou en louant des salles et des véhicules. Par exemple, le CADEL loue ses véhicules et Karkara loue une partie de son bâtiment à d’autres OSC. Certaines OSC actives dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la microfinance, comme SOS Cancer et SongES, créent des entreprises de soutien aux services publics.
Les OSC rurales ne possèdent généralement pas d’ordinateurs et utilisent des registres comptables pour gérer leurs fonds. Les grandes OSC urbaines utilisent souvent des logiciels de comptabilité tels que Sage, Tompro ou Success. Les OSC nationales disposant d’un financement suffisant, telles que le CADEL, Alternative espace citoyen (AEC), l’ONEN et AID Kookari, ont des professionnels de la gestion financière qualifiés dans leur personnel ou sous-traitent ces services. Le secteur a accès à des consultants financiers professionnels pour les audits externes et internes et autres services. Certains bailleurs de fonds exigent des audits réguliers.
Sources : Rapport Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile au Niger en 2021