JEUNESSE ET CLIMAT : La résilience des communautés par le transfert de technologie


 

(Niamey- Vendredi i 25 Novembre 2022) Le transfert des technologies écologiquement rationnelles est inscrit en ces termes à l’article 4.5 de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) : « Les pays développés Parties et les autres Parties développées figurant à l’annexe II prennent toutes les mesures possibles en vue d’encourager, de faciliter et de financer, selon les besoins, le transfert ou l’accès de technologies et de savoir-faire écologiquement rationnels aux autres Parties, et plus particulièrement à celles d’entre elles qui sont des pays en développement, afin de leur permettre d’appliquer les dispositions de la Convention. ».

Au Niger, le financement climatique représente 26 % des investissements pour l’exercice 2021 – soit 202 millions de dollars. Dans la lutte contre le changement climatique, les pays du Sahel sont en première ligne en matière d’adaptation climatique. Des efforts sont déployés par le Niger pour reverdir le désert et restaurer les terres dégradées, entre autres. C’est dire que le fonctionnement du mécanisme technologie mérite d’être amélioré substantiellement pour répondre au mieux aux besoins de technologies climatiques en accordant des moyens adéquats au point focal national (Entité Nationale Désignée) et en réorientant davantage l’assistance technique fourni au profit des initiatives novatrices.

Le transfert des technologies en lien avec le climat peut porter sur la gestion des écosystèmes, agriculture, gestion des ressources en eau, gestion des risques de catastrophes naturelles, gestion des zones côtières et santé. Dans le même temps, des ressources doivent être affectées aux technologies à caractère « cognitif » aussi bien que « physique » dans des domaines tels que la régénération de zones humides et de mangroves, le rechargement des plages, l’aide aux décisions d’intégration de la dimension « adaptation » à la planification du développement, les systèmes d’irrigation au goutte à goutte, les cultures résistantes à la sécheresse, la mise en place ou le renforcement des infrastructures (digues, dispositifs de protection des eaux souterraines, par exemple) et le transfert de matériel électronique de pointe pour la collecte de données et les systèmes de préalerte.

Les jeunes sont  les acteurs incontournables dans le transfert des technologies. Investir dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique appelle à investir dans l’éducation et la formation de la Jeunesse. Ils nombreux les dirigeants et experts du continent à reconnaitre que l’Afrique est riche de la jeunesse de la population. Cette jeunesse qui croit de manière exponentielle peut constituer un atout pour peu qu’il y ait de véritable volonté politique à bien gérer ce qu’il est convenu d’appeler la transition démographique. Dans ce contexte de démographie galopante exacerbé par les effets des changements climatiques, le transfert de technologie est indispensable à la résilience climatique des communautés. Du reste, l’Évaluation des Besoins en Technologies (EBT) a permis à plusieurs pays de prioriser des technologies et d’élaborer des Plans d’Action Technologique (PAT). Cependant, pour la majorité des pays en voie de développement le défi majeur persistant est lié à l’inexistence de guichet de financement approprié r mise en œuvre.

Aux Etats et aux partenaires d’accorder les ressources nécessaires pour développer et faciliter la mise à échelle des technologies endogènes en favorisant davantage l’innovation et la coopération sud-sud. Pour sa part, la Banque mondiale a accéléré son engagement en faveur de l’action climatique avec un objectif d’investissements de 22,5 milliards de dollars pour promouvoir un développement vert et résilient en Afrique subsaharienne, dans le cadre du Plan d’action pour le climat en Afrique de la prochaine génération.

Abdoulaye Abdouramane

(Reportage réalisé avec l’appui de International Média Support)