GOUVERNANCE : La CEDEAO décide de la création d’une force contre le terrorisme et le renversement des régimes
(NIAMEY-SOIR – Dimanche 04 Décembre 2022) Face aux résurgences des coups d’Etat dans l’espace CEDEAO, le 62ème sommet de cette institution sous régionale a décidé de la création d’une force contre le terrorisme et aussi le renversement des régimes. C’est une des décisions phares prises aujourd’hui à Abuja en République Fédérale du Nigeria par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des 15 pays membres en présence du Président en exercice, le Bissau guinéen Umaru Embalo Sissoko.
Dans la sous-région ouest-africaine, les pays font face aux défis liés au caractère transnational du terrorisme principalement dans la région du Sahel où sévissent d’autres activités connexes notamment le trafic de drogues, la circulation illicite d’armes, la traite des personnes, la migration irrégulière. A ce tableau peu reluisant est venue se greffer l’instabilité politique et institutionnelle notamment au Mali, en Guinée et au Burkina Faso mettant la gouvernance démocratique à rude épreuve.
Dans les pays francophones (Mali, Niger, Burkina Faso), cette décision de la CEDEAO est diversement appréciée au niveau de l’opinion publique. Pour certains, la CEDEAO outrepasse ses missions principalement centrées sur l’intégration économique des Etats membres.
Au surplus, d’autres y voient une tentative affichée de la CEDEAO de violer le principe de la souveraineté des Etats en voulant s’immiscer dans les affaires internes des Etats. Le plus préoccupant reste à comprendre le processus de l’opérationnalisation et le mode de financement cette force avant son déploiement sur le terrain.
Pour rappel, en 2021, deux États membres sont suspendus de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à la suite de coups d’État : le Mali en mai, à la suite d’un deuxième coup d’État, et la Guinée en septembre. A propos, la Cédéao décide de geler les avoirs financiers et d’imposer des interdictions de voyage aux auteurs du putsch en Guinée et à leurs familles. Le 27 janvier 2022, le Burkina Faso est également suspendu de la CEDEAO à la suite du coup d’État militaire du 24 janvier qui a occasionné la démission du président Roch Marc Christian Kaboré. Le 3 juillet 2022, le Mali obtient la levée des sanctions financières et économiques de l’organisation. Au titre des médiations de la CEDEAO en cours, on note celle confiée à M. Goodluck Ebele Jonathan, (ancien chef d’Etat nigérian), à M. Issoufou Mahamadou (ancien chef d’Etat nigérien) et à M. Thomas Yayi Boni (ancien chef d’Etat béninois) respectivement médiateurs pour le Mali, le Burkina Faso et la Guinée.
Mohamed Ibrahim
(Reportage réalisé avec l’appui de International Média Support)